Immersion plaisante dans l'Angleterre rurale des années 1820 !!!
J'avais été entièrement conquis par "Nord et Sud" du même auteur donc je peux légitimement me demander pourquoi j'ai mis autant de temps avant de replonger dans l'univers d'Elizabeth Gaskell. Toujours est-il que je n'ai pas regretté ce second voyage...
"Femmes et Filles" est le dernier roman de l'écrivaine qui n'a malheureusement pas eu le temps d'écrire le dernier chapitre la mort l'ayant emportée subitement et par surprise. On peut le déplorer vu le charme immense qui se dégageait de la fin de "Nord et Sud". Mais pour se consoler un peu de cette absence, déjà on se doute très bien de ce qui allait s'y dérouler et ensuite parce qu'à la place on a le droit à une lettre du rédacteur en chef du magazine dans lequel l'histoire était publiée en feuilleton ; lettre qui est un véritable modèle de tact et de subtilité dans l'hommage qu'elle rend à Gaskell et qui donne aussi les grandes lignes de ce que aurait dû être le contenu de ce dernier chapitre à jamais inexistant.
Mais pour en revenir à l'histoire...
Cette dernière se déroule dans l'Angleterre rurale des années 1820 et nous met en scène comme protagoniste Molly Gibson, jeune femme très tôt orpheline de mère et fille d'un médecin aimant et compréhensif mais très occupé par sa profession. La vie paisible qu'elle mène au côté de son père va être bouleversée quand celui-ci va se décider à prendre une seconde épouse, Mrs Kirkpatrick, veuve, ancienne perceptrice de la grande famille noble du bled, femme pas méchante mais dont le snobisme et l'hypocrisie vont mettre la patience de Molly (et du lecteur !!!) parfois à rude épreuve.
A ce petit monde va se joindre Cynthia, fille unique de Mrs Kirkpatrick, qui était en pension en France, dont les rapports avec sa mère sont peu cordiaux, qui va se prendre très vite d'affection pour sa demi-sœur et son beau-père et réciproquement. Cynthia dont la beauté et la coquetterie vont faire des ravages chez les hommes, notamment sur Roger Hamley, le fils cadet d'un squire du coin et scientifique promis à un brillant avenir, au grand désespoir de Molly qui est loin d'être insensible au charme de ce dernier...
On se laisse porter par la galerie de portraits aussi justes qu'attachants, on se laisse porter par les petits scandales, les petites intrigues, les petites mesquineries mais aussi les petits bonheurs qui émaillent la vie de Province parce que c'est autant le portrait de la vie campagnarde de l'Angleterre de cette époque que celui de la vie de la fille d'un docteur et de son entourage proche.
Bref on se laisse porter par ce roman assez captivant, plaisant à lire de bout en bout, que je recommande chaleureusement.
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