Sorti en plein dans les années 90, le premier livre de Chuck Palahniuk est plus connu par l'adaptation cinématographique qu'a proposé D. Fincher.
Ce livre est en pleine adéquation avec les tendances musicales de cette décennie : la fusion au discours révolutionnaire. Rappelant la hargne de Rage Against The Machine aux USA, ou encore No One Is Innocent en France, ce livre est imprégné de cet élan "contre-pouvoir" de l'époque.
Tant sur le fond que sur la forme d'ailleurs...
Mais qu'en est-il plus précisément ?
Nous voilà dans la peau d'un mec bien posé dans sa routine boulot-avion-dodo, qui se retrouve à la rue suite à l'explosion de son appartement. Il est alors hébergé par un gars qu'il a rencontré en voyage, dont il a finalement le numéro de téléphone...
Et puis le Fight club est créé, après quelques bières pour faire passer la perte matérielle. La première règle du Fight club est : ...
L'histoire, on le sait, n'est pas si simple, et on découvre l'environnement de la vie de Tyler Durden au détour de ses activités sociales que son médecin lui a conseillé d'avoir : aller dans des groupes de paroles pour victimes de cancers ou autres maladies incurables.
Et oui, car notre personnage est devenu insomniaque et sa vie n'est plus que la pâle copie d'une copie d'une copie...
Et le scénario devient de plus en plus tourné vers des actes à tendance terroristes révolutionnaires, avec un certain humour cynique derrière tout cela, notamment dans les mises en scène des actes. La tout est bien déstructuré sur la forme, mais tellement puissant dans le fond. Le culte de la personnalité est très bien travaillé.
Avec un style d'écriture très personnel, Chuck Palahniuk nous offre un roman à tendance SF décapant et explosif, dans tous les sens des termes. Parfois les phrases s'enchaînent sans vraiment de sens, parfois ce ne sont que des mots, des fragments de phrases, qui peuvent se répéter. Le tout dans un univers caustique, sombre et crasseux.
La dépersonnalisation est en trame de fond à travers les personnages qui suivent le sillage de Monsieur Durden. On arrive peu à peu à l'évidence : nous sommes embarqués dans une psychose. Et une psychose très destructrices de par ses fantasmes, qui deviennent réalité, tant dans la destruction de soi que du monde environnant.
Sans aller plus loin pour ne pas dévoiler plus avant les clés du livre, j'ai trouvé ce texte remarquable. Synthétique, profond et sans concession, il n'a certainement pas son égal, et c'est tant mieux !