Si Assassin's Creed : Forsaken ne brille pas par sa prose (très générique quoique loin d'être honteuse), je me dois d'être claire dès le départ : il est génial. Je ne puis faire de comparaison avec le reste de la série de livres (que je n'ai pas encore lu), mais en tous cas ce tome ci vaut clairement le détour et permet enfin de découvrir un peu l'histoire d'un personnage hélas ô combien sous exploité et tout droit venu de l'Univers Assassin's Creed III, j'ai nommé le Templier Haytham Kenway.

Le roman se présente en réalité comme le journal d'Haytham, annoté à quelques moments de la main de son fils, Connor. Il nous permet de découvrir son enfance, passée dans une famille aimante quoique redoutée par le voisinage, puis sa découverte des Templiers et sa vie passé en leur compagnie suite à l'assassinat brutal de son père et l'enlèvement de sa demi-soeur. On le suit dans ses pérégrinations, ses missions confiées par ses pairs et sa recherche, plus personnelle, des meurtriers qui ont brisé sa famille. Plus intéressant encore, il est agrémenté des réflexions d'Haytham sur les croyances de son ordre et sur ses motivations personnelles, ici largement développées. Le souvenir qu'il garde de son père est, par exemple, un excellent moyen de comprendre son évolution qui est, de plus, très fidèle à ce qu'on voyait déjà dans le jeu vidéo (un personnage torturé et prêt à tout, mais qui lutte pour garder un semblant d'intégrité qui manque bien souvent aux Templiers).

Si le roman avait déjà bien de l'intérêt quand il a été édité en 2012, il en a encore plus en 2014 puisque certains de ses personnages ont été repris dans Assassin's Creed IV. En effet le héros de ce jeu n'est autre qu'Edward, le père d'Haytham, ce qui permet d'exploiter au maximum la fibre familiale - et le roman d'ailleurs est le seul média qui explique comment se déroule la fin de sa vie. Seul petit point noir cependant : si Haytham a gardé un caractère parfaitement cohérent d'un média à l'autre, ce n'est pas le cas d'Edward (même si l'auteur n'y peut pas grand chose, pour le coup il a été le premier à introduire le personnage). Présenté comme un homme d'une très grande sagesse et bonté malgré un aspect un peu «old school» dans le roman, il est beaucoup plus cruel, égoïste, mais aussi avant-gardiste dans le jeu. Bien que la fin d'Assassin's Creed IV tente justement d'harmoniser cette différence de caractère, on a un peu de mal à y croire.

(Mais bon, étant donné qu'on ne le voit que par les yeux d'Haytham dans le livre, il est en même temps normal qu'il soit présenté comme un personnage idéal, vu que son fils l'idéalise...)

Je ferai court en bref : si vous avez aimé les Kenway, ce bouquin est un indispensable. Vraiment. Il se lit très bien et assez vite, et apporte franchement un sacré background à Haytham, qui a quand même réussi l'exploit d'être un Templier plus apprécié que beaucoup d'Assassins du jeu ! Chapeau l'artiste...
Sigynn
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le 30 mai 2014

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Sigynn

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