En revenant sur la genèse ainsi que la fabrication de ses réalisations, Friedkin évoque le milieu artistique, ses acteurs de l'ombre et ses empêcheurs de créer en rond, Hollywood, son écrasante mainmise sur l'orientation des thèmes abordés dans les films, les bras de fer que cela engendre, les concessions et petits arrangements, et autres astuces pour déjouer censure, producteurs et studios.
Friedkin en parle sans détour, ne cache pas les fréquentations douteuses, les décisions regrettables, les relations conflictuelles, voire, houleuses, qui amènent des situation fâcheuse et même parfois dangereuses.
L'ensemble se lit avec une évidente gourmandise pour qui apprécie les films du bonhomme et constitue un récit fourmillants d'anecdotes, de secrets de fabrications croustillants ainsi que de révélations assez étonnantes.
Je regrette que les chapitres s'amenuisent au fur et à mesure que l'on s'éloigne des meilleurs années qualitatives du cinéaste, tant et si bien que certains films ne bénéficient que de quelques pages, ce qui, malgré leurs plus faibles qualités comparé aux grands films qu'il a put réaliser, reste un peu décevant.
Il résulte de cet ouvrage un franc-parler réjouissant, qui sort pas mal l'exercice du coté "tout le monde est génial" que nous servent trop souvent les artistes quand on les sollicite pour se replonger rétrospectivement dans leur carrière, une démarche qui correspond bien à Friedkin, qui n'a jamais essayer de plaire outre-mesure, mais s'est acharné à livrer un travail artistique, le plus proche de ses envies les plus radicales de raconter une histoire.