L'essentiel a été dit dans les critiques précédentes, avec passion.
J’agrémente donc cette critique avec un bref passage du livre, qui aurait pu être pris au hasard tellement la plume de monsieur Jaworski est constante dans sa qualité.
Malheureusement, les quatre brutes en décidèrent autrement. "Eh! T'as entendu cet accent, Berchan ?
- Ouais. On dirait un Ciudalien. Un putain de cabri.
- M'étonne pas qu'on l'ait pas vue dans le noir, ce boucané !
- Qu'est-ce que tu fous ici, le singe ? Tu veux ta part de coups de trique ?" Evidemment, j'aurais dû avaler la couleuvre. J'aurais dû jouer les têtards craintifs, m'aplatir devant eux, m'esquiver la queue entre les jambes pour leur laisser le champ libre. Si encore ils avaient fait l'impasse sur la ménagerie, j'aurais peut-être pu faire un effort. Mais là, quand même, ils avaient dépassé les bornes ! Me traiter de métèque, moi ! Benvenito Gesufal ! Confondre Ciudalia avec les îles aux ratons ! Si j'avais la peau un peu mate, c'était parce que j'étais hâlé, pas bronzé ! Et puis qu'est-ce qu'ils pouvaient en voir, d'abord, à la brune ? Quand à mon accent, il n'y avait pas plus civilisé dans tout le Vieux Royaume ! C'étaient eux qui causaient comme des bouseux !
...
Je me relevais en ramassant le gourdin du larron. De l'autre main, je saisi ma dague, et je m'avançai tranquillement vers les trois ribauds et leur client. "C'est qui Berchan ? grommelai-je. C'est toi ? Ou c'est toi ? Parce qu'il y a une histoire de cabri que je voudrais tirer au clair..." Les ruffians se mirent en garde, mais malgré l'obscurité, je pouvais deviner leur peur. Je venais d'envoyer leur chef au tapis comme j'aurais balancer un gros sac. Il ne me restait plus qu'à souffler sur le menu fretin pour le disperser. "Merde alors ! Vous vous appelez tous Berchan ? Vous me faites un prix de groupe, mes levrettes ?"