Quelle répartie, quel culot, quels traquenards dans lesquels se fourre cet anti-héros cynique et magnifique. Des situations truculentes à pleurer de rire, à trembler de pure fascination, d'angoisse, à se sentir manipulé par ce narrateur juge et partie qui arrange les faits avant de les rétablir.
Toutes ces scènes qui restent encore à l'esprit longtemps après la lecture, leurs décors, leurs dialogues, l'invention prodigieuse de ragots, de feintes, de possibles débitée pour sauver sa misérable peau. Tous ces intérêts qui se disputent, pouvoir, politique, arts et magie. Et ce regard tendre et cruel sur ce que l'on est et sur qui l'on aurait pu être. Les dès sont-ils définitivement jetés ?
Un conseil : lisez Janua Vera, le premier tome de la saga, avant celui-ci. Mieux, ne cherchez pas à savoir de quoi (et surtout de qui) il retourne dans ce second volume. Vraiment. La surprise est formidable.
Dans l'ancien monde, le Seigneur des Anneaux étendait son ombre sur le Mordor ; à l'heure de la Renaissance, la guerre gagnée, l'héroïsme n'est plus du même acabit, la noble quête se transforme en réunion de famille, et les intéressés ne combattent plus un mal aveugle obnubilé de puissance, mais un mal ordinaire, leur soif d'être.