"Gatsby le magnifique" est la définition suprême du romantisme. Déjà le contexte, celui des « roaring twenties » avec pour toile de fond Long island et ses gigantesques demeures héritées de l'age d'or américain. Le monde de la nuit, celui du rêve dont Gatsby est le gardien et où se côtoient toutes les populations de l'époque, allant des jazz-men aux premières stars de cinéma.
Une fois planté le décor Fitzgerald va user de tous les ressorts du genre pour raconter son histoire, presque autobiographique d'ailleurs puisqu'elle est influencée en partie d'une mésaventure personnelle.
La différence de classe sociale entre les deux amants, élément récurrent des drames romantiques, Fitzgerald en fait l'obstacle qui forgera le caractère de Gatsby en lui conférant une envergure quasi mystique alimentée par de nombreuses rumeurs sulfureuses le long du récit. Le prisme procuratoire du narrateur ne fait que décupler le phénomène agrémenté par de nombreuses réflexions et descriptions savoureuses de l'auteur.
Le livre restera un modèle pour le romanesque de son intrigue et de ses mécanismes, que ce soit la folle quête de Gatsby ou du dénouement tragique inéluctable.