J'ai dû voir le film dans mes années collège/lycée et les deux seules choses dont je me souvenais était une scène d'émasculation et ce qu'était un "coup de grisou". Voilà tout ce que j'avais retenu de l'oeuvre.
Je sais pas si c'est lié, mais gros manque de motivation au moment d'attaquer ce tome, j'ai eu un peu de mal à me lancer, on a affaire à beaucoup de personnages, qui ne se différencient au début pas tous, ça trime, ça souffre, bref c'est pas la grosse éclate.
Et puis la révolte gronde, éclate, et Zola nous sort encore une fois un portrait assez incroyable d'une époque, des corons, d'une lutte, de l'humanité. La description de la vie des mineurs est complète, leur frustration, leurs privations, pèsent de plus en plus sur les acteurs et le lecteur, jusqu'à ce que tout craque et qu'on ne puisse plus lâcher le livre (seule le petit arc sur les petits bourgeois du coin m'a paru un peu faible).
Zola nous y décrit à la fois le réveil du peuple ouvrier, et la difficulté de mener une révolution dès qu'on est plus d'une personne. Que faire après la révolte, remplacer les oppresseurs et répéter les mêmes erreurs, croire à un abandon des ambitions personnelles. Comment assurer l'équité, comment se battre et faire valoir son droit quand on est le plus faible. Si le faible devient fort, devient-il automatiquement un exploiteur à son tour ? Et si au final l'homme est la source de tous ces maux sans aucun espoir d'y remédier, le mieux ne serait-il pas de l’éliminer définitivement ? Autant de points de vue abordés dans ce roman révolté, mais lucide.