Germinal raconte l'histoire d'un village de mineurs, le coron du Voreux, où, dans un cercle vicieux, la misère des habitants les rend dépendants de leurs exploiteurs, qui à leur tour les rendent plus misérables.
Le livre se concentre sur un groupe d'individus : la famille Maheu, parmi laquelle vient loger le protagoniste central, Etienne. Ces derniers sont poussés à bout, méprisés, ignorés, exploités par les forces ‘supérieures’. Le village du Voreux est en effet poussé par les dirigeants de la mine à la grève, afin de pouvoir les mieux licencier, le secteur étant en crise.
Zola nous montre la classe populaire aux prises avec des forces presque insurmontables. Ce combat ardu fait passer les personnages par des états d’abattement, de défaite, de désespoir, tout en montrant leur persévérance, leur volonté inouïe, leur solidarité.
L'auteur décrit donc une humanité pressurée, réduite à la négation de soi. Situation qui crée une tension bientôt insupportable. Dans Germinal, les protagonistes finissent par laisser exploser leur colère. Cette haine qui cède d’un coup, fait commettre aux habitants du coron les pires sauvageries (meurtres, destructions…), sauvageries dont ils jouissent d’une façon malsaine, se complaisant dedans. Une fois revenus à raison, ils ne sont pris d'aucun repentir.
L’humanité décrite par Zola est décrite de façon réaliste : des gens "de tous les jours", pour lesquels on éprouve une vraie sympathie.
Par-delà les misères du peuple, Zola montrent leurs aspirations. D'un côté, manger à leur faim en gagnant plus, ce qui n’est que la vision à court terme, et de l'autre, devenir à leur tour la classe dominante, faire une révolution qui écraserait les bourgeois.
Or le livre se termine sur un dur retour aux réalités de la faim et de l'exploitation de l'homme par l'homme. Toutefois, l'espoir est bien présent, et même la certitude, sombre et douloureuse, que le changement viendra.
Retrouvez ma critique complète "Zola/Steinbeck" sur mon blog : https://labyrintheque.wordpress.com/2013/06/08/zola-steinbeck/