Il m'a fallu du temps pour aimer Zola. Au Bonheur des Dames ne m'avait pas déplu, mais je ne m'étais pas senti impliqué dans l'histoire. Idem avec Nana, que j'ai relu depuis et que j'apprécie finalement. C'est avec Le Ventre de Paris que ça a changé, je ne sais pas pourquoi. Peut être avais-je acquis la maturité nécessaire. Je me suis donc dit que j'allais essayer avec son plus connu, Germinal. Et je n'ai pas été déçu.
Bon, pour être honnête, comme toujours avec Zola, l'histoire met un peu de temps à démarrer. Mais cette histoire a tellement de facettes qu'il est difficile de savoir par laquelle commencer. Je vais donc débuter avec la dimension la plus connue: le social, la grève. On aime vraiment ces mineurs, on les voit s'activer et se battre avec le charbon, avec la pauvreté et avec leur patrons. On veut qu'ils aient une meilleure vie.
Aujourd'hui, avec les mines fermés, on se dit que c'est une bonne chose que personne n'ai encore à vivre ça, même en excluant les injustices sociales décrite. Lorsqu'on est sous la terre on a cette impression justement; d'être enterré vivant avec les mineurs. En parallèle nous voyons les interactions entre les personnages, naturalistes au possible. Et le plus important de tous, Étienne, à le droit à un développement et à une évolution hors paire. Ayant connu les mêmes engouements, je reconnais toutes les phases qu'il traverse et toutes les désillusions qui s’ensuivent.
Bref, ce livre est un immanquable pour ceux qui aiment la littérature du XIXème siècle, je pense que c'est l'un des meilleurs témoignages de la littérature naturaliste. L'une des anecdotes célèbres autour de Zola est celle des mineurs venus à son enterrement pour crier "Germinal!". Preuve, s'il en fallait une, de l'importance de ce livre dont je relis régulièrement les cinq dernières pages, tant elles semblent pour moi être parmi les plus belles de la littérature française.
Pour ceux que le livre aura emporté, je conseille également le film de 1993.