Après un premier volet qui décrit l'effondrement de l’État français en quelques jours, on a droit à la suite.
Cette fois-ci, Laurent Obertone donne dans le sous-genre post-apocalyptique. Même si son style s'est amélioré depuis le premier tome, on en retrouve parfois le côté journalistique.
Les personnages sont les mêmes que ceux du premier tome, auxquels s'ajoutent quelques nouveaux. Ils sont toujours aussi caricaturaux, mais l'auteur sait mieux les introduire et leur donne plus de consistance et même de charisme pour certains. On assiste donc à leur évolution au milieu de ce chaos.
Autant le dire d'emblée, Laurent Obertone fait encore moins dans la dentelle que dans le premier opus. Ici, il tire à boulets rouges sur tout le monde. Il n'y a plus ni gentils, ni méchants. Tout le monde essaie juste de survivre sans trop de dégâts, dans un contexte où les repères moraux et sociétaux s'écroulent.
Ce qui retire toutefois de sa crédibilité au récit, c'est comme dans le premier tome les excès délirants dans lesquels l'intrigue s'engage. La spirale cauchemardesque dans laquelle le lecteur est plongé au fil des courts chapitres est certes efficace, mais décrite avec tellement peu de subtilité qu'elle finit par perdre son côté effrayant. Pourtant, au début, ça marche. On est à la limite du roman d'horreur, on a des sueurs froides dans le dos devant les atrocités décrites par Laurent Obertone (et bon sang, il a de l'imagination dans ce domaine, le bougre !!), mais au bout d'un moment, devant ce déferlement d'horreurs en tout genre, on a plus l'impression de juste lire un roman policier de mauvaise qualité, partant dans le très gore, ou un manga de bas étage.
Le côté post-apocalyptique est correct, sans plus. On pense parfois à Mad Max, parfois à The Walking Dead mais sans les zombies (quoique certains personnages s'y apparentent), parfois au film Malevil de Christian de Chalonge.
L'auteur continue d'égratigner les travers de la société actuelle en les amplifiant au maximum (consumérisme, abêtissement par la télévision de qualité médiocre, superficialité, "bien-pensance"...), mais il force tellement le trait qu'on a plus l'impression qu'il ressort toute la colère et la rancœur accumulées quand il était plus jeune contre les arabes qui l'ont embêté pendant la récréation et les gauchistes demeurés de son université qu'il honnissait.
Même si certaines scènes dégagent plus de lyrisme et de magie que dans le premier opus,
dont la scène d'escrime entre deux duellistes au bois de Vincennes
qui montre bien les progrès de l'auteur en terme d'écriture, on reste globalement dans le même style froid.
La deuxième partie du roman relance l'intérêt, les scènes de batailles sont très efficaces. Mais la fin n'est ni brillante, ni décevante. On a juste envie de savoir ce qu'il va se produire ensuite.