Le personnage de Laurent Obertone m'intrigue depuis de nombreuses années. Complètement blacklisté des médias en raison de ses sujets de prédilection (l'insécurité, l'immigration, le discours médiatique uniformisé et aseptisé, l'hypocrisie sociétale, ...), il n'empêche que ses bouquins sont en tête de gondole sur le web, et étrangement, aucune promotion n'en est faite.
J'ai d'ailleurs eu l'occasion de rencontrer le personnage lors d'une de ses conférences (qu'il donne assez rarement et ne prévenant que très tardivement afin d'éviter toute problématique), et c'est une expérience que j'encourage à vivre une fois lorsque l'on s'intéresse de près ou de loin à sa plume : on peut en dire ce que l'on veut, je ne crois pas ce mec raciste, ni xénophobe, ni quoi que ce soit d'autre. J'en veux pour preuve la manière dont il a très calmement cloué le bec à un identitaire véhément venu assister à la conférence. Son calme olympien et la teneur de ses propos sont en totale contradiction avec ses ouvrages, ce qui le rend encore plus fascinant.
J'ai adoré Guerilla premier du nom, et beaucoup aimé Le temps des barbares même si nous ne sommes plus du tout dans la même ambiance. Là où dans le 1er tome, la France s'embrasait lentement, distillant au fil des chapitres un sentiment de malaise répugnant, presque en toute légèreté, ici, on ne respire plus. Impossible. Le portrait de cette France en guerre, en proie au chaos, est tout simplement glaçant. D'autant plus effrayant que le rapprochement avec l'actualité du moment (juillet 2020) a énormément de similitudes avec ce qu'il écrivait en octobre 2019... Les personnages, anciens du premier tome et nouveaux venus, sont toujours intéressants à suivre même si il est un peu moins question de leur background psychologiques puisqu'ici, l'accent est placé sur la survie et la lutte dans un pays où règne désormais la loi du plus fort.
Je referme le livre un peu déçu de ne pas savoir ce que devient la France après tout ça (peut-être y aura t-il un 3ème tome ?), et espérant surtout que ce scénario ne se produira pas, parce que... Bon sang, quel massacre !