La langue française a beau posséder un vocabulaire très riche, parfois, lorsqu’il s’agit de dresser un panégyrique, il arrive pourtant qu’on manque de superlatifs.
Telle est mon impression au moment d’écrire mon modeste billet sur une œuvre aussi colossale et brillante que "Guerre et Paix".
Je pourrais résumer en disant qu’après avoir lu "Les Misérables" d’Hugo et "Guerre et Paix" de Tolstoï, j'ai le sentiment de pouvoir mourir en paix mais heureusement je pense avoir encore quelques belles années de lecture devant moi, qui me permettront sans aucun doute de découvrir encore bien des chefs-d’œuvre littéraires.
Avec "Guerre et Paix", nous assistons à l’émergence du roman-fleuve, de la saga ; autant vous dire que le scénariste de la dernière adaptation du roman de Tolstoï en 2015 par la BBC n’a pas trop eu à se fouler tant le rythme est équilibré, tant l’action est parfaitement distillée et tant les nombreux personnages sont si intimement fouillés dans leur âme, leurs opinions et leurs sentiments.
Quant à moi, que dire, si ce n’est qu’entre deux coups de canon, j’ai eu un gros coup de cœur ! 1 680 pages ont passé sur moi dans un grand souffle constellé d'étoiles, avec éclat et douceur à la fois, sans un instant d’ennui. Les aiguilles de la grande horloge du salon ont parcouru bien des tours, la pendule de la chambre a tinté bien des fois, les heures ont coulé les unes après les autres sans que je leur prête attention tandis que l’incroyable narration de Tolstoï m’emportait loin, bien loin de mon temps et de mon quotidien.
Stop, je n’en dirai pas plus, il appartient à chaque lecteur de vivre cette expérience intense. Pour ma part, j’ai eu bien tort de redouter si longtemps cette lecture, plus accessible, de mon point de vue, que celle d’"Anna Karénine".