1805, Napoléon attaque Austerlitz. Pendant ce temps, en Russie, on suit la vie quotidienne de plusieurs familles. Les Rostov, anciennement très riches, mais que la mauvaise gestion du patriarche précipite à la ruine. Leurs enfants, Vera, hautaine et acrimonieuse, Natacha, pleine de vie et rayonnante, et le petit Petia. L'aîné Nicolas, est amoureux de sa cousine, Sonia, qui a été élevée avec lui. Tout deux se promettent fidélité avant qu'il ne s'engage dans l'armée. La famille du sévère Prince Bolkonsky, vieillard aigri et fortuné et sa progéniture, André, un homme droit et honnête et Maria bien plus dévote que jolie. Leurs chemins croisent celui de Pierre Bezoukhov, fervent visiteur de salons mondains, son immaturité lui vaut des ennemis qui tentent de l'éloigner de la capitale. Plusieurs mariages sont planifiés, mais les évènements séparent les fiancés.
Je n'ai jamais vraiment aimé Tolstoï, j'ai lu Anna Karénine qui m'avait relativement ennuyée et ensuite ses nouvelles de Sebastopol, nettement plus enthousiasmantes. Comme je suis férue de littérature russe, et vue la renommée de l'auteur, j'ai voulu en approfondir ma connaissance. Mon sentiment reste le même, je le trouve meilleur dans l'universel que dans le particulier. Les personnages sont fades, surtout les femmes, leurs descriptions peineraient à remplir trois lignes. Le seul personnage intéressant, qui a une véritable évolution au fil de l'intrigue, c'est Pierre, révolutionnaire, franc-maçon, amoureux mais toujours passionnément.
En lisant la biographie de Tolstoï, j'ai découvert que les nouvelles où il tenait un discours pacifiste et frais, ont été écrites lors de sa jeunesse, avant qu'il ne devienne officier. A croire que les romans suivants ont été écrits dans un style qui ne déplairait pas à son nouveau milieu.
Le livre est divisé en trois thèmes entremêlés, l'intrigue en elle-même (représentant environ un tiers du contenu total), le récit de guerre, un peu moins présent, et enfin la théorie de l'Histoire, de plus en plus présente. Je n'ai jamais été passionnée d'histoire, et j'ai été confrontée à un phénomène étrange à la lecture de Guerre et Paix, les passages de bataille me sont totalement hermétiques, je les lis, les relis, mais ils ne s'impriment pas dans mon cerveau. Heureusement, ils ne sont pas nécessaires à la compréhension du récit.
Tolstoï se pose en théoricien de l'Histoire, il utilise maintes analogies scientifiques et pour la plupart mécaniques pour expliquer le fonctionnement de la guerre. Il s'oppose aux historiens de son époque pour qui l'Histoire est le résultat des actions et des choix de personnages célèbres. Pour lui elle est la somme des volontés individuelles d'une époque. Il déduit qu'il existe un sens de l'histoire, supradivin, sans pour autant nous indiquer lequel.
J'ai trouvé le roman affreusement ennuyeux et regorgeant de paraphrases dans les parties philosophiques. Les coquilles de l'édition n'aidant pas à la fluidité de la lecture.
Je pourrai dire que dans ma vie j'ai lu Guerre et Paix, et c'est sans doute la seule raison pour laquelle je me réjouis de l'avoir fait.