Sincèrement, ça me terrifie de constater à quel point je suis hermétique aux tragédies shakespeariennes. Après le désastre de ma lecture de "Roméo et Juliette", j'ai voulu tenter à nouveau l'expérience avec le nom moins célèbre "Hamlet" et si l'ennui a été moindre, je ne peux quand même pas dire que ce fut la panacée. Je pense que pour guérir ce travers, il faut surtout que je vois l'oeuvre de Shakespeare jouée plutôt que de la lire !
Âmes sensibles, s'abstenir. "Hamlet", la plus longue des pièces du grand dramaturge anglais, est un lent cortège de mensonges, de crimes et de tromperies. Par le fer et le poison, la noyade et le duel, la mort rôde partout et si je ne craignais pas de paraphraser l'ami Horatio, je dirais qu'il y a quelque chose de bien pourri au royaume du Danemark. Bon, en même temps, soyons francs, un drame reste un drame - malgré les fleurs dont Ophélia orne sa virginale chevelure - et le prix du sang est le prix du sang, point. La pièce est un modèle du genre pour traiter de la vengeance et de l'honneur perdu, c'est juste dommage que je n'ai pas saisi toute l'intensité des relations entre les personnages (notamment entre Hamlet et sa bien-aimée) et que le dénouement m'ait paru si abrupt !
Allez, je finis par ce que j'ai préféré : la beauté incontestable du texte, le petit côté fantastique (j'aime bien les spectres) et la belle amitié entre Hamlet et Horatio.