Thomas Harris sait qu'il sera adapté, de là à dire que cela conditionne son écriture, il n'y a qu'un pas. La scène d'ouverture est ostensiblement découpée comme une scène de film d'action, c'est flagrant à la lecture. Heureusement la suite s'avère bien plus subtile et savoureuse pour que ce petit tic d'écriture qui revient tout au long du roman ne soit qu'un petit écueil au regard du plaisir que j'ai pris à retrouver Hannibal et Clarice.
Toute la partie en Italie donne prétexte à une toile de fond historico-culturelle très chiadée puisque Hannibal sous une fausse identité, y brigue un poste de conservateur du Palazzo Capponi, une évocation du passé de la ville sous-tendra l'atroce façon dont Lecter se débarrassera d'un policier italien menaçant sa liberté.
L'évocation de l'enfance d'Hannibal par le biais de son palais de la mémoire donne une idée de la genèse du monstre et des capacités hors normes de son cerveau.
Une petit mot sur la Némésis du Docteur, Mason Verger est un être répugnant, aussi laid intérieurement qu'extérieurement, immédiatement détestable comme pour contrebalancer avec le raffinement dont fait preuve Lecter, qui le rendrait presque sympathique, la sœur de Verger est un personnage intéressant, qui disparaitra hélas dans l'adaptation ciné.
Harris donne une suite digne de ce nom au deux premiers romans, cette fois-ci, comme son nom l'indique, le livre est largement dédié au Docteur Lectern ultra présent, bien que gardant un peu sa part de mystère, pour notre plus grande terreur