Si tu pensais que les classiques du théâtre romantique étaient sages et bien rangés, Hernani est là pour te rappeler qu’au XIXe siècle, une pièce pouvait provoquer un scandale, une bataille rangée entre spectateurs et une révolution dans le monde littéraire.
L’histoire suit Hernani, un noble banni devenu brigand (parce que pourquoi pas), qui est éperdument amoureux de doña Sol. Sauf que le roi d’Espagne et un vieux duc ont aussi des vues sur elle. S’ensuivent intrigues politiques, serments d’honneur, duels, trahisons et une fin tragique où tout le monde fait des choix discutables.
Le gros point fort ? C’est du Hugo en grande forme. On a tout : des envolées lyriques, des personnages passionnés qui parlent comme s’ils étaient tous en train de déclamer leur testament, et une tension dramatique qui monte crescendo. C’est grandiose, théâtral (forcément) et visuellement puissant.
Le hic ? C’est aussi du Hugo en roue libre. Les tirades sont longues, très longues, et les personnages ont parfois une fâcheuse tendance à faire passer leur honneur avant leur bon sens. Et puis, soyons honnêtes, certaines situations sont un peu forcées, avec des dilemmes qui tiennent plus du caprice tragique que du vrai suspense.
Bref, Hernani, c’est un chef-d’œuvre du théâtre romantique, un mélange explosif de passion et de politique, mais aussi une pièce qui demande un petit effort pour accepter son style grandiloquent. À lire si tu veux un condensé de romantisme en mode épique… et comprendre pourquoi en 1830, cette pièce a déclenché une émeute littéraire.