Bien écrit mais sans grand intérêt
Malgré le fait que ce soit une autobiographie, ce qu'il faut retenir de ce livre, ce n'est pas tant son vécu mais plutôt ses pensées et idées.
Pour être franc, la vie de Philippe Soupault, on s'en fout complétement. Il a vécu dans un jardin qu'il aimait, très bien, il a été à Paris en trouvant son quartier horrible, super, il a voyagé en Allemagne puis à Londres, génial. Mais au final il ne raconte rien, absolument rien. On ne sait pas ce qu'il a fait réellement en Allemagne ni en Angleterre. Il donne juste son impression sur ce qu'il a vécu et vraiment, ça n'a rien de passionnant. Pourquoi lui donner plus de crédit à lui qu'à mon voisin d'en face ?
Lorsque l'on raconte sa vie, la moindre des choses c'est d'avoir assez vécu pour partager du contenu. Prenons un exemple actuel avec les autobiographies d'Amélie Nothomb. Même si ça n'est pas la plus grande auteur de notre époque, au moins il y a du contenu dans ses livres. Elle a voyagé en Asie, en Amérique, elle a fait des expériences, rencontrée des personnes. Notre imagination est stimulée et c'est le principal. Alors que Histoire d'un blanc c'est vide et sans grand intérêt.
Comme je le disais donc plus haut, ce qu'il faut retenir c'est sa vision du monde ou au moins de son entourage. La façon de décrire une personne ou une époque. Malheureusement, même cela est assez vide de contenu et parfois maladroit (mention spécial au fanboyisme envers Lautréamont).
On en vient donc au style d'écriture même qui est tout de même l'intérêt principal du livre. Plaisant, bien écrit et agréable à lire, le tout s'enchaine dans une certaine cohérence. De toute façon, on ne va pas lui reprocher la manière d'aborder sa vie. Dommage qu'une jolie forme soit tirée vers le bas par un manque de fond ou d'intérêt.
Et là me vient une réflexion. On me répondra que Soupault est une personne illustre du mouvement surréaliste et que c'est en cela que cet ouvrage est intéressant voire important. Je ne répondrais donc que par une question : Faut-il juger une œuvre dans l'absolu, détaché du reste du monde littéraire voir social ou faut-il prendre en compte sa position dans un mouvement, dans une période et la comparer avec ce qu'il se faisait chez les autres auteurs ?