La meilleure façon de résister à la tentation est d'y céder, écrivait Oscar Wilde. C'est apparemment de bonne foi que Casanova s'y est adonné, en succombant à répétition aux femmes qu'il a croisées, et même à un castrat. Brillant, attentionné, il n'arrive manifestement pas à rester indifférent aux atours féminins, et s'avère donc inapte à la vie amoureuse sur le long terme, alors qu'il s'engage de manière satisfaisante, aux dires de ses conquêtes.
Sa mise en prison et son évasion constituent une épopée rocambolesque, dignes d'un roman : en connaissant un peu les lieux, on arrive à croire que la chose est réalisable.
Aussi sa rencontre avec Voltaire s'avère-t-elle riche, spirituelle et caustique. C'est un grand moment, entre deux personnes qui s'apprécient mutuellement.
Fin rédacteur au style élégant, beau parleur manifestement, il apparaît comme un cas clinique intéressant à analyser, au point qu'il le fait lui-même, en se livrant : il connaissait sa réputation sulfureuse, aussi fallait-il expliquer son comportement, excuser ses écarts. Il n'est pas, en somme, responsable de toutes ses faiblesses.