Honorine c’est d’abord un éloge de la subtilité du français.
Ce génie du sous-entendu, la moitié de la langue française, ne se rencontrent nulle part. Aussi le Français, dont la raillerie est déjà si peu comprise, se dessèche-t-il bientôt à l’étranger, comme un arbre déplanté.
Le consul de France à Gênes raconte une histoire de sa jeunesse où va percer le secret de sa tristesse sous-jacente. On a ici le principe de la psychanalyse, qui fait qu’on vit chacun avec des histoires qui nous forment et nous déforment, qu’on ne peut s’empêcher de laisser transparaître sous la surface.
En effet, par attachement à son protecteur, son nouveau père, celui qu’il appelle le Comte Octave, il va entrer dans la vie de la Comtesse, Honorine, enfuie de chez son mari depuis des années, qu’il essaie de reconquérir depuis toujours. Il va jouer un rôle auprès d’elle pour devenir son amie, jusqu’à tomber amoureux d’elle au moment où il la convainc de retourner chez son mari. Amoureux d’Honorine, il se mariera avec une Onorina italienne, qui sera toujours inférieure à l’originale.
Honorine, c’est encore un éloge de la femme mure, comme dans Le message. Ce n’est certainement pas le dernier, on y reviendra.
Et c’est constamment la description de femmes merveilleuses, avec des attributs de finesse, de blancheur, des fibrilles dans les paupières, des bras ronds, une taille souple, le pied fin, je m’embrouille peut-être mais Honoré, si je peux l’appeler Honoré, non, c’est pas grave, m’a toujours l’air de décrire la même jolie femme, jolie, à son époque. Et finalement, à voir les images qu’en ont faites les peintres, heu, pardon, elles sont différentes et moches. Alors, toutes les femmes sont-elles belles en fait pour lui ? J’en ai bien l’impression.
Honorine c’est aussi ma première rencontre avec Camille Maupin. Que l’on découvre plus abondamment dans Béatrix, mais j’en parlerai bientôt. Ben, quand je l’aurai fini déjà.
Roman dédié à Achille Deveria, les images sont extraites de ses œuvres.