Je crois l'avoir compris, je suis tombée sur l'un des romans les plus extrêmes d'Ogawa...
L'écrivaine nous propose ici une initiation à l'amour physique dans tout ce qu'il a de plus anormal, froid et malsain. A peine sortie de l'enfance, la naïve Mari s'interroge sur ses premiers émois érotiques...
Bientôt, elle prend goût à ces jeux avilissants et dangereux – des jeux dont elle perçoit l'esthétique de la douleur et de la mort avant même de succomber à la souffrance physique – auxquels la soumet « le traducteur », cet homme ambigu qui se montre tour à tour attentionné voire craintif, puis subitement tyrannique et incontrôlable.
Elle entretient avec lui une relation régulière alors qu'elle n'ignore en rien le bruit qui l'accuse d'avoir tué son épouse...
"Hôtel Iris" traite un sujet scabreux sans verser dans la vulgarité. En raison, sans doute, de l'ingénuité avec laquelle s'exprime Mari, je me suis surprise à osciller entre dégoût et fascination. Le malaise contenu dans les pages de ce roman m'a tourmentée. Étourdie, je songeais à chaque pause à l'ampleur du « dérangement » de la narratrice, tout en ne comprenant pas par quelle alchimie et pourquoi survenait la fascination – improbable et problématique –, à côté du dégoût...
Ce roman ne sera sans aucun doute pas mon préféré de Yôko Ogawa : je pense qu'il m'aurait mieux plu s'il avait été moins explicite, plus suggestif. Toutefois, je pense avoir trouvé une auteure qui risque de me plaire à travers d'autres œuvres. Aussi, suis-je bien décidée à découvrir "Cristallisation secrète" qu'il me tarde de voir paraître en poche, ou encore "La piscine – Les abeilles – La grossesse", qu'une amie m'a chaudement recommandé.