Le livre souffre de deux défauts, qui peuvent être ou sont des qualités vu le propos. N'ayant pas lu Les Pauvres Gens, je présume seulement que le sujet du dit livre soit bien des gens pauvres, mais financièrement uniquement, qui sont amenés à des décisions morales mettant en jeu leur spiritualité chrétienne d'amour, de pardon et de dépassement de la vanité (thème constant, parfois inversé, de la littérature phare du XIXème siècle).
Ici, l'intrigue simple (mais du coup claire) et les répétitions, longueurs (mais scénaristiquement justifiables par l'attente et le déchirement progressif, comme un écaillement furtif) sont ces défauts opaques. Ils suivent et permettent des développements thématiques clairs et concis et en même temps dilue l'action et la rend lente et marécageuse.
Ici le débordement de sentiment, l'attente du final discret et le choix moral, la description de la misère morale, la maîtrise des procédés de l'amour sauront plaire à tout âme généreuse, malgré l'intrigue de mélo.
Un grand roman sans pour autant être une somme, un chef d'oeuvre, à recommander.