Indian Creek par Anaïs Alexandre

Dans ce récit l'auteur raconte son expérience de huit mois dans les rocheuses, à la frontière entre l'Idaho et le Montana. Fasciné par les histoires de trappeur, à 18 ans il répond à une annonce pour surveiller des œufs de saumons dans un bras de rivière pendant l'hiver. Son rôle sera d’empêcher qu'ils ne gèlent.

Il raconte ses préparatifs, un peu hasardeux, avec beaucoup d'humour. Maladroit et naïf, il se lance dans cette aventure sans bien en mesurer les conséquences. Conscient de ses lacunes, il ne renonce pourtant pas. Il est trop fier d'entreprendre enfin une grande aventure. Ses employeurs se désolent quelque peu, mais faute d'autres candidats au poste, l'aident et le forment rapidement. Pete chasse très vite ses doutes pour tenter de rester concentré sur son projet.

Une fois sur place il lui faut s'occuper car les œufs de poissons ne nécessitent que très peu de travail. Il commence par devenir bûcheron pour se préparer à l'hiver. Puis il s’essaie trappeur et chasseur. Il se lance également dans de longues explorations de la montagne. Il nous décrit sa vie quotidienne, ses difficultés et ses moments de grâce.

Malgré la rudesse de l'hiver il parvient a s'adapter. Il est accompagné d'une petite chienne que ses amis lui ont offert, et qui se révélera être une alliée précieux contre la solitude. Néanmoins la solitude est finalement rare car la montagne est régulièrement traversée par des chasseurs de lynx ou d'ours avec qui il se lit quelque peu. Il découvre avec eux des rapports differents de ceux qu'il avait avec ses amis. Petit à petit il va trouver sa place parmi eux. Il réussi finalement à avoir un regard critique sur leurs méthodes.

Pete est très attachant. On le voit douter, se tromper et réussir avec une extrême humilité. Il nous propose quelques réflexions sur le voyage ou la solitude mais sans se perdre dans des discours sans fin. On le suit dans son aventure qui prend des allures de récit initiatique. Il se découvre une passion pour la nature. Il apprend à observer plus intensément et à s’émerveiller. Les attraits de la ville ont de moins en moins d'effets sur lui. La postface, qui raconte l'écriture du roman et les retours de Pete, est très belle pour ça aussi. On sent combien cette expérience à été fondatrice dans la vie de Pete From. L'écriture est simple et pure. Il y a beaucoup d’autodérision mais aussi de sincérité.

C'est une ode aux espaces sauvages et une invitation à les préserver. Je recommande fortement à qui est en manque d'air pur et de nature sauvage.