Ce roman fait un peu figure d'ovni dans le cycle de la Culture. En effet, ici c'est au cœur d'un monde médiéval où nous sommes plongés. Nous suivons le quotidien de deux protagonistes dans deux états différents de ce monde qui ne semblent, au premier abord, ne pas avoir de liens.
La structure du récit est en chapitres alternés sur l'un et l'autre des personnages, une habitude chez l'auteur, mais qui n'est pas toujours simple pour le lecteur qui doit découvrir deux structures étatiques bien différentes et deux personnages qui œuvrent dans le même sens, celui de la Culture, avec un état d'esprit différent.
Contrairement aux autres livres du cycle que j'ai pu lire jusqu'à présent, il me semble que celui-ci ne peut pas être pris indépendamment de la lecture des précédents. En effet, ce roman présenterait pour quelqu'un qui le lirait seul, une histoire médiévale avec un brin de fantastique sans véritable aboutissement. Pour le connaisseur, en revanche, on cherche activement l'effet de la branche Contact de la Culture sur le récit... et on peut être un peu déçu que l'histoire n'offre pas un final qui dénouerais d'un coup la trame. Là encore, l'auteur compte sur notre connaissance de son univers pour que l'on tire nous-même les conclusions, comme le narrateur de l'histoire qui fait le lien entre les deux récits qu'il couche sur le papier.
Inversions est donc un roman qui demande un effort de réflexion pour percer la surface de cette histoire qui pourrait sembler simpliste et qui présente une mise en abime d'une question essentielle dans le cycle: interventionnisme ou non?
Après la flamboyance du précédent tome "Excession", le changement de contexte est brutal. Le roman m'a paru long et j'avoue avoir été un peu déçu du final, mais à la réflexion (comme toujours avec Banks) Inversion n'est pas ce qu'il parait au premier abord et comme pour l'Usage des Armes, il me demandera une relecture ultérieure.
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