Pour résumer, le narrateur est un vieil de 60 ans qui raconte l'année de ses vingt-et-un ans, qu'il passe à Joyland, marquant la fin de son enfance où il travaille comme carnavalier afin de payer ses études. Il est profondément affecté par sa rupture avec sa petite amie, et est particulièrement intrigué par la soi-disant présence d'un fantôme assassiné quelques années plus tôt dans le train fantôme de Joyland.
Honnêtement je m'attendais à beaucoup mieux que ça...
Déjà, la quatrième de couverture laissait présager de véritables moments horrifiques avec une ambiance de fête foraine pervertie avec des clowns... Que dalle.
En réalité, Joyland touche à plusieurs styles littéraires, intelligemment, mais de manière chaque fois peu prononcée.
Il y a une grande part de tragédie qui tourne autour d'un enfant en fauteuil roulant, condamné par sa maladie, avec qui le personnage principal Dave noue une relation affective quasi familiale. Je n'ai aucun reproche à faire à King de ce côté là, au contraire, cette relation est à la fois réaliste et tragique et ne tombe pas dans l'absurde.
Le style policier est également présent, à travers une enquête quasi survolée, davantage menée par un personnage qui a son importance, mais reste secondaire. C'est ce qui m'a le plus déçu, car j'avais cru comprendre que c'était une part très importante du roman, alors qu'elle est plus fantomatique qu'autre chose. Elle m'a toutefois permis de constater que cette-fois, King avait un plan et connaissait sûrement la fin de son roman avant de l'écrire.
On a droit à quelques miettes de fantastique, le genre de prédilection de l'auteur, c'est si peu qu'il est impensable d'affirmer que King est dans la même ligne directrice que ses romans habituels.
Enfin, il y a là une part de romance, je pense que c'est le point où l'auteur a le mieux réussi.
Stephen King est âgé d'une soixantaine d'années prononcée maintenant, il a acquis de l'expérience, notamment en amour, et il a l'âge de prendre un très grand recul sur sa vie passée. Le fait de nous donner le point de vue d'un homme âgé, nous montre avant tout davantage d'amertume qu'autre chose, et il nous permet de constater une nouvelle fois que King a bien cerné la nature humaine, car il est très loin de tomber dans la niaiserie "sucrée" de la sauce Twilight.
Je pense que je n'ai tout simplement pas l'âge pour apprécier ce bouquin à sa juste valeur, ici le maître de l'horreur s'est avant tout adressé à lui-même et à ses plus vieux fans de mon point de vue.