Juliet, Naked
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Juliet, Naked

livre de Nick Hornby (2009)

Ah Nick, toi et moi, on était faits pour se rencontrer (on se tutoie, hein, pas de chichis entre nous.) Question timing, puisque c'est une notion qui semble régir un peu ma vie, comme dirait le narrateur à la fin de Fight Club "You met me at a very strange time in my life."


J'ai commencé par ton Haute Fidélité, que j'ai dévoré et adoré. Peut-être plus que ça n'en aurait été le cas à un autre moment de ma vie car je me suis bien retrouvé dans la peau de ton héros (non, pas le côté mélomane, mais le côté largué-pathétique-paumé-taré.) Et puis, grâce à ton style, drôle-mais-réaliste-mais-drôle tu m'as rendu le sourire, et ça, je t'en suis reconnaissante à jamais.
(Tu noteras, Nick, que j'aime inventer les mots à rallonge-avec-des-tirets. C'est comme ça. C'est ce que tu m'inspires.)


Et puis, me demandant comment tu arriverais à faire aussi bien, je commence celui-ci, Juliet, Naked, qui traînait depuis plusieurs semaines sur ma bibliothèque, sans trop de conviction. Et boum, tu envoies encore du lourd. Du plus lourd, à mes yeux.


Ben oui, là, tu parles d'une nana quasi quarantenaire, qui réalise que sa vie n'est pas satisfaisante. Alors, du coup, une des petites voix en moi s'est éveillée et a hurlé : "Hé, ho, c'est moi ou bien ça te rappelle quelqu'un ? Tu sais, une femme, proche des 40 ans, qui consulte un psy, sentimentalement, comment dire, à la rue, sans enfant - mais qui prend conscience que ce serait tout de même bien d'en avoir un, tout en se rendant compte que ce n'est pas avec la vie qu'elle mène qu'elle en aura un... Hein, ça te rappelle personne ?"
Je te le donne en mille, Nick, cette petite voix parlait de moi (merci de feindre la surprise.)


Pourtant je ne suis pas comme Annie, qui vit depuis 15 ans avec Duncan, une histoire sans vague, plate, morne. C'est pratique pour faire la planche une mer calme, mais c'est terriblement lassant. Pas de passion, pas (plus ?) d'amour entre eux.


Ah si, de la passion, Duncan en a, et malheureusement pour Annie, c'est à Tucker Crowe, ancienne vedette des années 80, disparue de la circulation, qu'il la consacre.
Au point de transformer leurs vacances en pèlerinages (tous les lieux où l'idole est allée, même des toilettes, doivent être visités). Au point de passer des heures sur le site web qu'il a créé, à répondre aux autres fans, à disséquer les paroles des chansons de Tucker et à analyser toutes les hypothèses sur le pourquoi de sa retraite anticipée et le comment de sa vie actuelle.


Annie, elle l'aime bien Tucker Crowe, mais bon, ça va quoi. Jusqu'au jour où... suspens. Toi qui lis cette critique, éteins ton ordinateur, cours te procurer le livre dans une bibliothèque-librairie-brocante, et tu sauras la suite.


A toi, Nick, merci d'avoir rendu mon sourire encore plus radieux, d'avoir créé ces personnages si imparfaits et si attachants, et cette histoire qui encore une fois prouve qu'un peu d'optimisme, bon sang, ça fait du bien.


Oh, et puis, en tant que lectrice, en tant que femme, merci pour ces mots, sublimes, que j'ai faits miens, si tu me permets :



Voilà. Bang ! J'ai été transformée, et peu importe comment c'est arrivé. Que tu partes ou que tu restes, ça n'en sera pas moins arrivé. Alors, j'ai essayé de te voir comme... une métaphore, disons. Mais ça ne marche pas. L'horrible inconvénient, c'est que, sans toi dans le paysage, tout redevient comme avant. Je ne peux pas faire autrement. Et je dois souligner que les livres ne m'ont pas beaucoup aidée, dans cette histoire. Parce que chaque fois qu'on lit quelque chose sur l'amour, chaque fois qu'on essaie de le définir, on bute systématiquement sur un état ou un mot abstrait, et je m'efforce d'y penser en ces termes. Mais en fait, l'amour, c'est... Bon, c'est juste toi. Et quand tu t'en vas, il s'en va aussi. Il n'y a rien d'abstrait là-dedans.



Et puis merci à ceux qui m'ont conseillée de te lire.


Bye Nick. Toi et moi, on se reverra, promis.

LeslieLou
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le 16 juil. 2015

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LeslieLou

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