On ne présente plus le Marquis de Sade, figure sulfureuse de la littérature Française du 18eme siècle. Les surréalistes y voyaient une sorte de révolutionnaire, mais surtout une personnalité lucide sur la condition humaine.
Aujourd'hui, ses fangirls le présentent comme le maître de la débauche. Ce qu'il est, on ne lui refusera pas le titre au vu de ses autres romans...
Justine est un livre vraiment ennuyeux et qui m'a donnée envie de dormir. Ce qui est une prouesse en soi, car je n'arrive pas a dormir en avion. Mais grâce a Justine, ces 8h de vol sont vite passées. :)
Le style est bien daté 18eme, donc on aimera ou pas ; personnellement j'y ai été insensible. Je ne vois pas en Sade un grand styliste, ou en tout cas je ne me suis pas prise une baffe comme a la lecture de Nabokov, Céline, Milton ou Apollinaire.
Certaines tournures de phrases sont laborieuses et souffrent d'une ponctuation hasardeuse. Par exemple, il n'a pas été rare que je relève des soucis de rythme : virgules au placement un peu aléatoire, phrases qui s'allongent inutilement...
Mais plus que tout, le livre est soporifique car il pousse son propos jusqu’à la nausée ; je ne dis pas ça a cause des choses que l'auteur mentionne ou décrit, mais car une situation type se répète tout simplement inlassablement. Si vous voulez faire genre vous avez lu le livre pour impressionner votre crush, retenez que le roman suit ce schéma : Justine fait confiance a un vieux dégueulasse qui a l'air gentil, Justine se fait agresser (pikachu face) puis Justine parvient a s'échapper.
C'est ça du début a la fin, ce qui fait beaucoup de mal au portrait psychologique dressé par l'auteur. Cette jeune femme est tout simplement bête a manger du foin, ce qui rend le personnage peu appréciable.
Certaines idées que l'auteur exprime sont pour le coup intéressantes (et sûrement nouvelles au vu de l'époque), par exemple le fait que la cruauté soit un trait humain ; que la vertu a beau être une bonne chose, elle nous desservira systématiquement face a ceux qui n'en ont pas ; certes, mais avais-je besoin d'une parabole répétée autant de fois pour le comprendre... je ne pense pas ! Une nouvelle aurait très bien suffi. D'autant plus que le style en question est bien moins "délicieux" que ce que les amateurs nous vendent. C'est certes plus distingué que ce que les gens ont l'habitude de lire de nos jours, mais ce n'est pas non plus une claque esthétique. On me pardonnera de ne pas avoir été chamboulée si c'est pour décrire des événements aussi attendus. Cette cruauté marche un petit temps, puis devient plate... car systématique.
Merci de m'avoir lue :D bisous