En 1944, Suzanne, alias Mila de son nom de résistante est arrêtée. On l'a dénoncée. Elle sera déportée à Ravensbrück, camp exclusivement constitué de femmes, au nord de l'Allemagne. Elle n'est pas juive, c'est une prisonnière politique, mais son autre problème c'est qu'elle est enceinte. Pour la première fois. Elle ignore tout de la grossesse, de ce qui se passe dans son corps, elle n'ose pas en parler de peur de faire partie des sélections et d'ôter toute chance à son futur bébé et à elle-même de vivre. Elle se demande ce qui sortira de son corps décharné et mal nourri dans quelques mois.
Elle essaiera de repérer d'autres femmes enceintes pour savoir ce qu'il adviendra son enfant à naître, elle n'en trouvera pas...
Elle découvrira cependant qu'à l'aube de la capitulation allemande, les nazis se sont "radoucis" et ne tuent plus systématiquement les nouveaux-nés, ils les placent dans une pouponnière.... une façon de minimiser l'horreur pour le jour où le camp sera découvert par les alliés.
Le roman est inspiré de l'expérience à la Kinderzimmer vécue par Marie-José Chombart de Lauwe, résistante française, déportée à Ravensbrück.
Le récit est difficile mais très réaliste, comme la plupart des témoignages de rescapés des camps (je pense ici à Primo Lévi pour "Si c'est un homme"). Il sort un peu du lot par l'existance de cette Kinderzimmer, dont je n'avais jamais entendu parler avant de lire cet ouvrage.