Rebel girl
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le 4 avr. 2017
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Virginie Despentes ne voit pas de différence de nature entre séduction féminine et prostitution. Ce n'est pas tout à fait faux, et une fois déploré que séduction féminine signifie pour elle femme entretenue, expliquons.
Prenons les entiers relatifs de -10 à 10, et dans cet intervalle, les éléments -9 et 8. Il sont en effet de même nature, ce sont des nombres, mais l'on peut avec un peu d'attention remarquer une différence entre ces deux objets, une différence de valeur. Comprenez ceci et la malhonnêteté de Virginie Despentes et de sa méthode vous apparaîtra tout simplement. Il est facile de tout rabaisser en comparant selon la nature et en éclipsant complètement l'idée de valeur donnée aux choses. Ce n'est pas la seule à le faire, surtout quand cette valeur est invisible comme tout ce qui est de l'ordre spirituel, où réside la valeur de bien des choses. Invisible, donc facile à dissimuler ou simplement ne pas voir, invisible certes, mais qui n'en a pas moins une influence réelle sur le monde physique : un homme qui courtise une femme qui y répond par la séduction propre à son sexe, et la conquiert, tous deux par ce processus construisent une vérité, et leur relation est investie d'une valeur que n'aura pas celle du client avec la prostituée. Mais cela ne peut qu'échapper à Virginie Despentes qui voit de manière égale la relation sexuelle qui aura lieu ultimement dans les deux cas, et alors en effet, il n'y a pas de différence entre aller aux putes pour tirer son coup et réaliser cet acte charnel investi de l'amour spirituel entre deux êtres qui est cette intuition magnifique de l'union du Christ et de son Église. Et si cet sorte d'amour n'existe pas, la féminité ou la séduction qui participent grandement à sa réalité ne servent en effet à rien, sauf comme obstacles à l'ultime jouissance, et il faut en cela les abattre. Une idée téméraire mais qui ne pousse cependant pas le courage jusqu'à être formulée comme tel. Lâcheté ou inaptitude de Virginie Despentes ? Le second reste de l'ordre du possible au regard de ses analyses historiques et de ses observations, toutes ces choses qui rendent un pamphlet digne d'intérêt et de lecture par des lecteurs ni partisans ni vierges de toute pensée, qui est ici nul à chier. Extrait illustratif : Il est évident que beaucoup d’hommes hétérosexuels bandent à l’idée de se faire mettre par d’autres hommes. D'un aplomb qui impressionne autant que la sidération produite chez les gogos qui vont gober ça, et je ne doute pas que c'est arrivé.
La même méthode est appliquée à tous les sujets qu'elle traite, c'est écrit grossièrement à tout point de vue mais sans génie, mais du moins le livre compile et «développe» (le terme est téméraire) les éléments de langage et les arguments vagues des féministes du commun guère renseignées. Pour combien de temps ? Assez peu car en vérité, tout cela est déjà dépassée de loin par l'état de l'art du progressisme dont Twitter est le laboratoire et le thermomètre, et qui sera bientôt la nouvelle soupe idéologique recrachée par le lambda de bonne volonté. Si c'est tout ce que ce féminisme pré-TERF pouvait proposer comme pamphlet pour faire synthèse militante de sa pensée, ce changement de cheval de bataille devait en effet apparaître comme une urgence. D'autant plus en observant la maladresse avec laquelle la jonction est tentée entre sa critique celle de notre invité surprise : le capitalisme. A votre grand désarroi qui est aussi le mien, il ne s'agissait pas de King Kong mais c'est quand même quelque chose d'énorme, un gros mot, trop gros pour la pauvre Despentes qui a eu du mal à le traîner jusqu'à sa théorie et savoir où le mettre, finalement ce gros meuble inutile sert à camoufler les défaillances et trous de sa pensée, puis accueillir ce qu'elle ne savait pas où mettre ailleurs.
Malgré cet auxiliaire substantiel, c'est bien la critique du patriarcat qui subit le joug dans cet attelage dépareillé, et la moisson laborieuse de ces théories à la peine ne fera même pas du bon engrais et ira directement dans les chiottes de l'histoire. La petite, puisque ça parle de cul.
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le 28 mai 2023
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