La fermeture de ce roman laisse circonspect. Certes, il s'agit de science fiction, genre que je pratique peu, mais tout de même il y a de quoi, tout en ayant apprécié l'écriture de l'auteur, être déçu. Le sujet était alléchant : l'Intelligence Artificielle, l'humanité en devenir, la solitude, l'inquiétude de la supériorité de la machine sur l'homme, la complexité du cœur et de l'âme humaine, l'adolescence, etc...
Klara est une humanoïde au service de Josie, adolescente que sa maman laisse souvent seule, absorbée par son travail. Le père de Klara a refusé, on ne sait clairement quelle soumission à la technique pourvoyeuse d'êtres relevés et non relevés. Notion qui restera ambiguë jusqu'au bout. Le mystère est présent grâce à un procédé que j'ai trouvé déplaisant : celui d'éluder, de survoler, d'esquisser de loin. Pour laisser le lecteur se figurer qu'il comprend entre les lignes ce que le génie écrivain a exprimé, peut être , ou lui laisser le champ libre de remplir les blancs tout en se sentant dans le flou. De nombreux éléments sont escamotés, ce ressort ne me convient guère, mais passons. Les sujets qui m'intéressaient, l'IA, la mécanisation et compréhension des affects humains, ne sont finalement pas vraiment étudiés. J'attendais quelque chose de plus sincère, de plus pensé, de plus offert et une pensée philosophique. Je reste sur ma faim. Même si j'ai apprécié l'écriture fine, les relents de pudeur et poésie japonisants, la complexité des sentiments humains parfois bien rendus. La première partie et la seconde sont fluides, les troisième et quatrième s'étirent et impatientent. La fin est prévisible. Je ne partage pas l'engouement suscité par ce roman, je le regrette.