La famille, pour David Vann, ce n’est plus un filon, c’est une mine ! Toujours avec bonheur et légèreté, voici le tour de la soeur et subsidiairement de la mère, avec le beau-frère comme victime collatérale. Sachant que les neveux ne sont pas épargnés :
« Le souffle de la rage, comme si le sommet de son crâne avait explosé. La clarté. Elle remplit à moitié d'eau une grande casserole, la pose sur la plaque de cuisson. Elle frappe encore sa main, mâchoire serrée. Le hurlement de ses petits monstres. Elle aimerait les jeter du balcon. Pas assez haut pour qu'ils meurent, sans doute, seulement un étage, mais ils le sentiraient et s'en souviendraient. »
Cette soeur et la mère vont rejoindre le frère pour une semaine de plongée sur île indonésienne de Komodo. Incroyables descriptions des plongées, faune et flore bien sûr, mais aussi équipement et procédures. Ça donnerait presque envie, sauf que l’on n’a pas du tout envie de plonger dans l’univers de cette famille toxique au plus haut point, capable de changer le paradis en cauchemar.
Comme il le fait souvent, David Vann nous emporte dans une montée – en l’occurrence une descente – dont l’acmé nous laisse pantelant. C’est peut-être le moment où vous jetterez le livre au loin, comme certains ont pu le faire à la lecture de Sukkwan Island. Les autres, accrochez-vous, ça va encore remuer ! Mais avec quelle classe !