Classique de la littérature anglaise de la fin des années cinquante, L’Amant de Lady Chatterley amène une critique de la société meurtrie de l’après Première Guerre mondiale, entre traditions et hyper-industrialisation.
Par la bouche de Mellors, D.H. Lawrence dit l’absurdité de l’upper class qui se cache derrière le pouvoir conféré par son argent et la froideur de ceux qui ont appris à faire taire leurs émotions. La nature sauvage du garde-chasse vient attirer Lady Constance – dite Connie – Chatterley, prisonnière d’un mariage dénué de passion qu’elle va rapidement trouvé dans les bras de cet homme faussement rustaud.
Alors qu’elle s’éveille à l’amour et au plaisir d’une sexualité à la sensualité libérée, le lecteur prend conscience, en même temps que son héroïne, du fossé creusé entre les valeurs éculées d’une classe sociale qui peine à prendre conscience de sa chute, les espérances d’une société qui n’a déjà que trop souffert, et la volonté de la classe ouvrière à voir s’effacer les inégalités.
L’histoire d’amour de Connie et Mellors interroge la société de l’époque à travers le pouvoir, l’éducation, les classes sociales, la moralité… Il est curieux de constater l’écho que trouvent ces questions avec notre époque, entre inégalités patrons-salariés ou la nécessité croissante de faire de l’argent pour assouvir des besoins engendrés par un désir de posséder toujours plus.
Au-delà de la sexualité, je ne peux m’empêcher de me demander si ce qui choqua l’Angleterre, lors de la première publication du roman en 1959, n’est pas plutôt la lucidité avec laquelle l’auteur dénonce les travers de la société en livrant une vision désabusée de l’humanité. Shocking !