Ne vous fiez pas aux annonces de la FNAC, pour qui ce livre est "Effrayant" et dans lequel le lecteur "effectuera un voyage vers l'enfer et la damnation". Certes, le personnage de Daddy tient ses promesse, puisqu'il joue le rôle de serial killer glauque de l'histoire, mais quel tueur en série ne l'est pas? Si l'Evangile Selon Satan était une véritable réussite, cette suite croule sous les clichés et les lourdeurs. Le plus gros problème de cette oeuvre est que Graham fait s'enchevêtrer beaucoup trop d'histoires, ce qui aboutit à un récit chaotique et franchement brouillon. Le mode narratif à la première personne - pour les passages faisant intervenir Marie - est des plus maladroits. Le style trop simpliste fait qu'on s'ennuie donc dans les descriptions. Les situations présentées sont à la limite du soutenable, cf le passage avec Ayou le chat qui est digne d'une narration de collégien. Qu'est-il donc passé par la tête de Patrick Graham? Alors que son oeuvre précédente était aboutie, celle-ci semble avoir été bâclée. L'intrigue paraît trop compliquée, faisant intervenir des multiples protagonistes aux origines trop hétéroclites pour qu'on s'attache ou s'identifie à l'un d'entre eux. Le lien entre chacun est d'ailleurs difficile à percevoir, ce qui ne permet pas au lecteur d'apprécier sa lecture Le personnage central de Marie est déprimant par son inconsistance malgré tout le passé qu'elle peut transporter. A force de pointer du doigt son personnage, en insistant sur ses malheurs à coup de flashbacks, Graham nous fait totalement décrocher du récit. Ou veut-il donc en venir? C'est la question qui se pose à la moitié du livre, son style littéraire laconique et superficiel n'aidant pas à aller plus loin. L'auteur en fait trop, s'éparpillant dans toutes les directions. Les descriptions préhistoriques sont plates, l'intrigue rocambolesque, et qu'on se le dise: il n'y a rien d'effrayant dans toutes ces pages hormis le fait qu'il est possible pour un auteur d'être capable du meilleur comme du pire d'une oeuvre à l'autre. Une grosse déception pour cette suite qui n'en est pas une. Graham donne le sentiment d'avoir écrit ce roman à la va-trop-vite, en pensant qu'une histoire occulte avait forcément besoin d'être abracadabrante pour fonctionner. Pour capter l'attention du public, il faut la plupart du temps suivre un seul fil conducteur et étoffer sa narration par un style puissant. Il faut donc s'en tenir à l'Evangile Selon Satan pour retrouver cette force narrative complètement absente de cette Apocalypse ratée.