Une enquête sympathique mais finalement assez creuse... Les personnages d'Adamsberg et autres sont bien croqués, mais on en reste au stade de l'esquisse. Les caractères sont monolithiques, comme le lieutenant gigantesque et miraculeux qui s'infiltre en une journée dans une des maisons les plus gardées de France, toujours identiques et jamais affinés. Jusqu'ici je n'avais lu de Vargas que Debout les Morts dont les personnages d'historiens colocataires m'avaient séduit par leur humour... Il est toujours triste de constater que les espoirs que l'on avait nourri à propos d'un auteur ont finalement été déçus!
Pourtant cette histoire d'Armée furieuse avait tout pour me plaire mais force est de constater que l'auteur a refusé de se laisser aller à écrire un peu plus de fantastique en laissant planer le doute sur la possibilité qu'une telle armée existe. Au lieu de cela, Adamsberg arrive et explique la vision de la jeune fille à la grosse poitrine (dont il parlera sans cesse parce que Fred Vargas a visiblement décidé que tous les hommes étaient attirés par les énormes seins) avec un peu de psychologie de comptoir (elle s'est inventée ses visions pour disculper sa mère qu'elle avait vu tuer quelqu'un...) Ce n'est franchement pas fin et, surtout, cela coupe tout mystère dont le goût légèrement amer et acidulé ne frétillera plus sous la langue bien après la fin de la lecture!