Quand l’histoire familiale est un puzzle dont il manque toujours une pièce

Si tu pensais que les histoires de famille étaient juste des repas de Noël un peu gênants et des albums photos jaunis, L’Art de perdre d’Alice Zeniter est là pour te rappeler qu’une lignée peut aussi être un champ de bataille entre mémoire, silence et identités éparpillées.

L’histoire suit Naïma, une jeune femme française d’origine algérienne, qui part sur les traces de son grand-père, un harki ayant fui son pays après la guerre d’Algérie. Ce voyage intime devient une exploration de l’exil, des blessures non dites et des générations qui se cherchent sans toujours se comprendre. C’est une quête identitaire où chaque souvenir semble flou, chaque vérité fragmentée, et où les silences sont parfois plus assourdissants que les cris.

Le gros point fort ? C’est puissant et subtil. Zeniter a un talent rare pour mêler le personnel et l’historique sans jamais sombrer dans le didactisme. Le roman oscille entre l’intime et le collectif, entre la grande Histoire et les petites vies qu’elle a brisées ou façonnées, et le tout est porté par une écriture fluide, élégante et sans pathos inutile.

Le hic ? C’est dense et parfois exigeant. Le récit prend son temps, accumule les détails et ne livre pas toutes ses réponses sur un plateau. Si tu cherches une lecture rapide et linéaire, tu risques de devoir t’accrocher un peu.

Bref, L’Art de perdre, c’est un roman aussi touchant que nécessaire, qui parle de transmission, d’oubli et de reconstruction avec une finesse impressionnante. À lire si tu veux un livre qui résonne longtemps après l’avoir refermé… et qui te fera peut-être regarder ton propre héritage familial avec un œil neuf.