Ce livre policier du belge Stanislas André Steeman est le parfait prototype du "whodunit", c'est à dire un roman d'énigme dans lequel le lecteur est amené à rechercher le meurtrier parmi les divers protagonistes de l'histoire.
On ressent l'influence des auteurs anglais, précurseurs en la matière, à commencer par la plus célèbre d'entre eux, la reine du polar Agatha Christie, et ce n'est pas un hasard si l'histoire de Steeman se déroule dans le brouillard londonien.
L'auteur parvient à introduire une part d'humour (noir) dans cette ambiance macabre, ce qui confère à "L'assassin habite au 21" une atmosphère singulière.
Les personnages sont pour la plupart délicieusement antipathiques, et le dénouement se révèle aussi original qu'inattendu.
Les seuls bémols tiennent à la brièveté du roman et à son style suranné.
Avec un tel matériau de base, pas étonnant que l'adaptation au cinéma soit un tel chef d'oeuvre, surtout avec un cinéaste de la trempe de Clouzot aux manettes (et Pierre Fresnay et Suzy Delair en têtes d'affiche) .