Dans le but de laisser une seconde chance à cet auteur, dont la chronique de Ce que le jour doit à la nuit a été la troisième sur Bibliolingus et la première à inaugurer la rubrique Oubliettes, j’ai décidé de lire son œuvre la plus connue. J’explique une fois encore pourquoi j’ai été déçue par l’histoire et le style pompeux, même si le thème du conflit israélo-palestinien m’interpelle.
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Le thème était pourtant crucial, mais le style de Yasmina Khadra m’insupporte. Comme dans ma précédente lecture, je retrouve les mêmes défauts narratifs : une situation initiale banale (l’homme qui a réussi sa vie et qui la voit se fissurer, comme s’il n’avait rien vu venir), des rebondissements peu nombreux (heureusement que le livre est assez court), et une fin prévisible (amorcée par le texte d’intro). Quant au style, hormis l’abus des points de suspension et les retours à la ligne censés créer le suspense, les descriptions sont pompeuses, précieuses, grandiloquentes (« un frisson me griffe le dos avant détendre sa reptation furtive jusque dans ma poitrine »), faites pour être citées, comme si l’auteur aimait se regarder écrire de pseudos belles phrases (comme les gens qui aiment s’écouter parler, vous voyez ?).
Il y a aussi ce travers qui consiste à exposer les faits au lieu de les traduire en acte : par exemple, au lieu de créer une scène d’amitié complice autour d’un dialogue, il écrit que les personnages partagent une « formidable amitié », ce qui ne donne pas le même effet. Ça donne l’impression de lire un scénario très descriptif plutôt qu’un roman avec des personnages, des émotions, des actions, et ça enlève toute chair et crédibilité à l’histoire.
Voilà, Yasmina Khadra n’est décidément pas pour moi et je m’en tiendrai là. Toutefois le cadre historique et religieux m’intéresse et j’aurai sûrement l’occasion de lire d’autres romans ou ouvrages sur le conflit israélo-palestinien.
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