"C'est pas du chou-fleur, c'est pas du parfum. Difficile de préciser, mais on peut tout de suite dire que l'on est à la maison".
C'est un peu le sentiment que j'ai eu en lisant ce livre... Difficile à cerner. Le style est simple, parfois un peu lourd, parfois au contraire plutôt efficace. A certains moments je ne ressentais absolument rien pour le personnage, et à d'autres moments j'étais pleine de compassion pour lui. J'aurais pu pleurer lorsqu'il évoque son frère, j'aurais pu arrêter le livre lorsqu'il raconte ses soirées de gosse de riche paumé.
Je n'ai pas trop aimé et en même temps j'ai adoré. J'ai trouvé ça quelconque et en même temps j'ai trouvé ça génial. Bref, j'aurais pu lui mettre 3 mais je lui ai mis 7 puis j'ai changé pour 8, et plus récemment pour 9. Peut-être pour Allie. Parce que les sentiments que le personnage a pour Allie le rendent touchant, le rendent vrai. Parfois quelqu'un nous manque et on se sent perdu. Parfois un type se suicide au lycée et ça remet tout en question. Tout semble tout à coup très vain. On se met à ne plus comprendre les autres, ou bien l'inverse, les autres se mettent à ne plus nous comprendre. Et alors plus rien n'a trop d'importance...
Je crois que c'est ce que j'ai compris du livre. Je crois qu'il y a d'autres choses à comprendre et à ressentir dans ce livre. Selon l'âge auquel on le lit. Selon l'état d'esprit dans lequel on est en le lisant. Peut-être selon la traduction aussi...
Pour l'instant, j'en retiens un sentiment de solitude (plus que de colère comme certains critiques le présentent). "Montre, ne décris pas", dit-on à l'écrivain. Eh bien, Salinger "montre" la solitude tellement bien, que c'est ce qui me reste en fermant le livre. Holden est loin d'être seul, et pourtant il se noie dans sa solitude. C'est triste comme idée. Et ça arrive pourtant très souvent. Finalement, je le prends comme ça... Ce n'est pas un livre sur un simple ado qui parle comme un ado. C'est un livre sur un humain qui se sent seul et qui ne sait plus comment retrouver les autres. Je ne me permettrai pas le parallèle avec Salinger, car on ne connaît un auteur qu'à travers ses livres et les médias, mais... voilà.