On suit la descente aux enfers d'un ami (et ex amant) de la narratrice (et de l'auteure?).
Le livre s'ouvre sur 5 pages présentant le suicide de cet homme. Puis on reprend le fil de sa vie, chronologiquement, depuis son bac jusqu'à ses 40 ans et son passage à l'acte.
On est clairement dans la veine de "Rien ne s'oppose à la nuit", d'autant plus que le héros est diagnostiqué maniaco-dépressif et qu'on comprend que le récit prend appui sur des personnages et des faits réels survenus entre la France et les Etats-Unis.
Le style est touchant. La construction du récit réussit à montrer comment progressivement, celui qu'on adorait et qui était brillant (famille aisée, beaucoup d'amis, beaux diplômes) a réussi à s'enfoncer dans la dépression, la solitude, l'échec professionnel et les problèmes d'argent. Ce n'est pas caricatural. C'est tellement réaliste que ce livre, avant de m'émouvoir, m'a fait peur: et si moi (ou un de mes amis) suivais (t) la même pente descendante ?
Ceux qui ont aimé "Un brillant avenir" retrouveront avec plaisir le style (et même indirectement les personnages Roumains) de ce roman.
Ce livre est un bel hommage de l'auteure à son ami défunt. Elle dévoile peu d'éléments sur la part de responsabilité qu'elle assume. Estime-t-elle être totalement étrangère au suicide d'un ami sur lequel elle peut pourtant écrire 300 pages et révéler toute sa vie intérieure ? ou alors essaie-t-elle d'apaiser sa conscience? de rendre justice à son ami ? Cette question reste ouverte même si plusieurs éléments semblent apporter quelques réponses (par forcément flatteuses pour Catherine Cusset).