Celui que l'on adorait / Catherine Cusset


        La perte de celui que l'on adorait est sans aucun doute une expérience douloureuse. Mais peu à peu, semble 't'-il la douceur du souvenir prend le pas sur la douleur du manque. Les souvenirs ne meurent jamais. Ils traversent le temps et sont éternels. .Catherine Cusset  l'a bien compris puisqu'elle rend un très bel et vibrant hommage à Thomas, (devenu son amant, dans un premier temps, puis un ami proche)  qui s'est donné la mort à l'age de 39 ans aux États Unis. Elle nous brosse un portrait touchant et bouleversant de ce jeune homme brillant , d'une vitalité exubérante  un esprit vif, et ironique  basé sur ses propres souvenirs  Elle a su l'immortaliser, en écrivant son roman à la seconde personne du singulier comme si elle souhaitait qu'il  passe dans l'éternité et qu'elle puisse communiquer même dans l'au- delà En se retrouvant dans cet ouvrage,Thomas devient un personnage littéraire et on  se plaît à dire que les héros littéraires ne meurent jamais.
Catherine nous dévoile donc , dans un premier temps la personnalité ambiguë de Thomas. Ce texte est émouvant, c'est l'histoire d'une amitié, de celle qui remonte à une ou plusieurs décennies et qui a connu une crise. le lecteur se prend d’empathie pour notre héros, car d'un coté,Thomas revendique son désir de vivre. Il mord la vie à pleines dents. Il est drôle. Il se dégage de lui une véritable gaieté. Il a une répartie vive. Il est enthousiaste. Il adore les femmes,et elles lui rendent bien. C'est un séducteur. C'est un passionné de littérature, de cinéma et de musique, même la variété française puisqu'il écoute Léo Férré . De l'autre, on se rend compte que Thomas est un homme fragile, angoissé. Il en faut peu pour le décontenancer. On assiste progressivement au spectacle de sa dissolution et face à sa longue descente aux enfers, nous sommes totalement impuissants. On découvre un homme bipolaire. (Autrefois appelé psychose maniaco-dépressive, le trouble bipolaire fait partie des troubles de l’humeur auxquels appartient également la dépression récurrente (ou trouble unipolaire).
C’est une maladie qui dans sa forme la plus typique comporte deux phases : la phase maniaque et la phase dépressive.) On souffre pour lui. Bien que Thomas fasse partie d'une joyeuse équipe, son humeur est massacrante. Il est incapable de partager des rires avec ses copains. En amour, il manque totalement de confiance lui. Il ne supporte l'absence de l'autre.Il traverse des périodes où il est incapable de sortir de son lit et de prendre la moindre décision.Il se réfugie dans l'alcool et la drogue. Dans un deuxième partie de l'ouvrage, l'auteur tente d »analyser le comportement de son ami et des ravages causés par la maladie.
Thierry_Dupreui
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Livres 2017

Créée

le 28 mars 2017

Critique lue 260 fois

1 j'aime

Critique lue 260 fois

1

D'autres avis sur L'Autre qu'on adorait

L'Autre qu'on adorait
borychanski
3

L'autre moi que j'adore

"Tu les connais, ces romans écrits par des khâgneux : ça se veut intelligent, ça se regarde le nombril, c'est chiant." Catherine Cusset fait involontairement preuve d'une grande lucidité quand elle...

le 1 nov. 2016

15 j'aime

1

L'Autre qu'on adorait
mallorie
7

Critique de L'Autre qu'on adorait par mallorie

*L'autre qu'on adorait* est l'histoire de Thomas Bulot, racontée par sa meilleure amie Catherine. Dans ce roman, Catherine est la narratrice, elle utilise un "tu" pour désigner Thomas, et non un "il"...

le 8 oct. 2016

6 j'aime

L'Autre qu'on adorait
RaphPec
8

Non-assistance à ami en danger

On suit la descente aux enfers d'un ami (et ex amant) de la narratrice (et de l'auteure?). Le livre s'ouvre sur 5 pages présentant le suicide de cet homme. Puis on reprend le fil de sa vie,...

le 2 nov. 2016

6 j'aime

1

Du même critique

Quelques heures de printemps
Thierry_Dupreui
9

Un film qui dépeint une terrible réalité

Voici un film poignant, grave, puissant que je ne suis pas près d'oublier et que je conseille vivement, Le réalisateur aborde un sujet délicat, celui de l’euthanasie ou du suicide médicalement...

le 3 avr. 2022

10 j'aime

5

Paris-Briançon
Thierry_Dupreui
8

Confessions intimes

J'ai voyagé de nuit, avec Philippe Besson, dans le train Intercités, de Paris à Briançon J'avais le coeur en joie. J'ai rencontré des personnes formidables. Tous, sans exception, se sont confiés à...

le 10 févr. 2022

9 j'aime

4

Tatie Danielle
Thierry_Dupreui
7

Critique de Tatie Danielle par Thierry Dupreuilh

Malgré de multiples rediffusions, on ne se lasse pas de Tatie Danielle.Bien au contraire, on adore la détester, un peu plus à chaque fois, et elle nous le rend bien. La vie n'est pas un long fleuve...

le 6 nov. 2019

9 j'aime

3