Rares sont les excellents livres de hard-SF se déroulant dans un futur assez proche restant d'actualité dans les quelques années qui suivent sa sortie.
21 ans après sa publication, l'Énigme de l'univers est pourtant encore plus pertinent qu'il ne devait l'être en 1995 : les smartphones et les données dans le cloud sont décrits avec une précision quasi-chirurgicale.
Comme tout bon roman de SF, la technologie est au centre : technologie génétique, médicale, de communication, de construction. Une évolution logique et complètement réaliste/crédible.
Mais là où Greg Egan va beaucoup plus loin c'est sur les implications morales, la société, la sexualité, la guerre, les brevets, la propriété intellectuelle, le capitalisme et, surtout, sur la science pure. Les religions sont réduites à leur plus simple expression : des opposants à la connaissances.
Physique et méta-physique se rejoignent dans un final fort peu réaliste mais très philosophique. Un final total qui se place en miroir d'une scène initiale anecdotique mais très forte, marquante et ébouriffante.
Au final, l'Énigme de l'Univers est une expérience totale qui, en 2016, semble on ne peut plus d'actualité. Mais son intensité est très exigeante et demande beaucoup au lecteur. Si les descriptions d'équations vous effraient, vous risquez de passer à côté de la substance.