L'Énigme du cadran solaire par Lonch de Bourgogne
Mary Gentle est l’auteur d’une série que j’ai eu du mal à lire et que je n’ai d’ailleurs pas achevé : les Livres de Cendre. Cendre est une (oui, j’ai bien dit UNE) chef mercenaire au 15ème siècle, au service du Grand Duc d’Occident, Charles de Bourgogne, dit le Hardi (je le dis et le répète, il n’y a qu’en France qu’on l’appelle le Téméraire, manière de le déconsidérer. Ses contemporains l’appelaient Charles le Travaillant.)
L’histoire est sympa mais brouillonne, mêlant la retranscription d’un journal écrit par Cendres avec les échanges épistolaires d’un groupe de chercheur contemporain, la reconstitution historique (en dehors des aspects fantastiques) est fidèle, mais le style est pénible à mes yeux. J’avais donc laissé tomber la lecture de Cendre, sans réussir à m’y remettre malgré un nouvel essai récent.
J’ai cependant tenté le coup en voyant son dernier livre traduit : « l'Enigme du cadran solaire ». J’ai tenté le coup car appréciant cette période de l’Histoire d’Europe et du monde.
On quitte donc le moyen age pour la fin de la renaissance, au moment de l’assassinat d’Henri IV de France par Ravaillac. L’auteur utilise une nouvelle fois l’artifice narratif de ses livres précédents : la retranscription d’un manuscrit perdu et oublié.
Ici, il ne s’agit point des aventures d’une femme mercenaire au 15ème siècle, mais de celle d’un assassin au service de Monsieur le Duc de Sully, ministre du roi de France. Le récit est vivant, comme peuvent l’être certaines autobiographies, le narrateur supposé n’hésitant pas à nous décrire ses frasques et son ressenti. L’intrigue se comprend facilement et jongle avec les paradoxes que peut engendrer la connaissance de l’avenir. On se prend à apprécier Rochefort, le narrateur, vieil homme de main, son compagnon et rival Dariole et l’étrange être au visage bridé recueilli sur une plage, Saburo.
La lecture est agréable, et si Gentle ne sera probablement pas à mon panthéon de la fantasy ou de la SF, elle restera toujours agréable à lire, dépassant avec facilité et brio les écrivaillons que sont à mes yeux R. Hobb et Terry Goodkind.