Si tu pensais que les souvenirs d’enfance étaient faits de cabanes dans les bois et de goûters au Nutella, L'Été des charognes de Simon Johannin est là pour te rappeler qu’ils peuvent aussi sentir la viande en décomposition, la poussière et la rage contenue.
L’histoire ? Un gamin grandit dans un trou perdu où la misère colle aux bottes et où les chiens crèvent plus vite que les espoirs d’avenir. L’été, au lieu de jouer aux billes, on traîne entre carcasses d’animaux, parents absents et pulsions violentes. Le roman est une plongée brute, sans filtre, dans une enfance où la tendresse n’a pas sa place, et où l’apprentissage de la vie passe par la violence et la crasse.
Le gros point fort ? L’écriture. Johannin a une plume viscérale, tranchante comme un éclat de verre et poétique malgré toute la brutalité qu’il décrit. Chaque phrase est un coup de poing qui te laisse groggy, chaque image est aussi dérangeante que sublime. C’est cru, c’est sale, mais c’est terriblement vivant.
Le hic ? Ça ne fait pas de cadeaux. Si tu cherches une lecture réconfortante, passe ton chemin. Ici, c’est l’enfance version hardcore, sans nostalgie mielleuse ni happy end. Certains passages sont à la limite du soutenable, mais c’est ce qui fait aussi la force du roman.
Bref, L'Été des charognes, c’est un uppercut littéraire qui sent la poussière, la sueur et la rage. À lire si tu veux une claque, un texte brut et viscéral qui t’attrape et te traîne dans la boue sans te laisser le temps de reprendre ton souffle.