Un homme, L’étranger et narrateur, se retrouve embarqué « par hasard » dans une affaire de règlement de compte et tue un homme « par hasard ». Sa mère est morte de vieillesse quelques semaines auparavant et sa maîtresse Marie désire se marier. Mais aucun de ces évènements ne vient perturber l’impassibilité de cet homme ni bon ni mauvais. Rien n’est vraiment dramatique ni vraiment exceptionnel. Un esprit simple, peut-être, qui ne se préoccupe pas et dépeint ses journées qui s’enchaînent de manière mécanique et détachée. Des journées qui s’empilent, comme nous en avons parfois dans la frénésie ou ennui de nos quotidiens.
Mais au coeur de ces faits bruts et de cette apathie, j’ai trouvé finalement un personnage attachant car innocent et qui parvient à accéder à un bonheur procuré par la beauté des choses simples comme la chaleur d’un soir d’été ou la beauté des femmes dans la rue. Sans cesse rappelé par ses besoins et sensations du corps, ils sont souvent la cause de ce désintérêt dans des situations allant jusqu’à son procès. Bien que la plupart du temps déconnecté, il l’est en revanche bien aux prises avec un monde qui dépasse les préoccupations superficielles et humaines. La lecture de L’étranger peut laisser le goût d’une vie, justement, sans saveur mais il m’a fait davantage apprécier ce qui existe bel et bien en dehors de nos fourmilières bien humaines, comme notre liberté par exemple.