Dès les premières lignes le ton est donné, et j'accroche tout de suite. Meursault, le narrateur et personnage principal du récit, réussit à être à la fois détaché et attachant.
Peu de choses le préoccupent vraiment, il vit sa propre vie. La mort de sa mère ne le heurte pas de plein fouet, le fait que son voisin tape une gonzesse ou hurle sur son chien le rend indifférent également. En fait c'est ça qui est très fort, c'est que Camus, avec des phrases simples et courtes, développe un personnage qui semble blasé et dépourvu d'émotions, et c'est pour cette raison précise qu'on le jugera et pas réellement pour ses actes. Je trouve que ce message est assez fort et tout est fait pour qu'il soit déshumanisé de façon intelligente dans le roman. Si je ne me trompe pas, autant lorsque Meursault rapporte les propos des autres, il retranscrit les répliques, mais quand ce sont ses paroles, Camus ne leur fait pas cet honneur.
Et c'est finalement cette façon d'en faire quelqu'un d'absurde car il se fout de tout qui le rend attachant, parce qu'il n'emmerde fondamentalement personne, tout simplement, mais les gens qui l'entourent (lors du passage du procès en particulier), eux, sont outrés. Pas ses proches, décrits avec une neutralité à couper au couteau, mais les autres.
Il va falloir que je lise d'autres bouquins de ce monsieur car j'ai adoré celui-là.