Encore toute chamboulée par ma lecture de La Place de l'étoile, il a fallu que je confirme : je confirme, Patrick Modiano, j'aime. J'aime même beaucoup. Ça me dépasse parce que je sais, au fond, que cette histoire-ci ne casse pas trois pattes à un canard ; à dire vrai, on pourrait même se demander si histoire il y a (un écrivain se remémore quelques mois de sa jeunesse, quand il fréquentait des gens louches ; le passé se décalque alors sur le présent avec poésie, ou inversement).
Pourtant, j'ai été transportée dans les rues de Paris, rue de l'Aude, rue Blanche, j'ai marché aux côtés du narrateur et de son amie mystérieuse, j'ai regardé où ils ont regardé. Et ça, ça m'en bouche un coin. C'est une écriture fracassante qui me plaît, toute silencieuse qu'elle est.
Je concède qu'il faut être sensible au style de l'auteur et avoir un petit bagage de culture générale pour apprécier pleinement l'œuvre. Sans ça, c'est certainement l'ennui qui vaincra.