Bonjour, je ne sais pas écrire les scènes d'action, alors je brode autour
"L'Heure du roi ? ... c'est le plus beau morceau de prose russe de cette seconde moitié de siècle !" selon la traductrice de cette œuvre, Elena Balzamo, dans la postface de ce tout petit petit roman.
Morceau est bien en effet le terme qui convient à un ouvrage de 115 pages écrit en très gros dans un format poche. J'avoue humblement ne pas avoir lu un seul romancier Russe du XXème siècle -- si l'on ne compte pas Nabokov, car Américain, donc hors concours --, mais si l'on place "L'Heure du roi" en haut du panier, alors autant tout jeter, car les fruits sont pourris. Le sujet est l'invasion d'un petit royaume sans défense par les Allemands durant la seconde guerre mondiale.
C'est probablement le livre le plus surestimé que j'ai pu lire. Tout n'y est que description stylisées-poésie-niveau-5ème et ellipses on-vous-épargne-la-violence-mais-choc-regardez-ce-qui-s'est-passé-tandis-que-je-ne-racontais-pas. Par exemple on vous parle d'un garde frontière, qui attend paisiblement: les oiseau chantent, le vent souffle dans les branches, un blaireau mal réveillé vient prendre l'air (si si !), l'armée Allemande surgit du brouillard, puis *pouf* au paragraphe suivant le garde-frontière est mort(sans qu'on dise explicitement qu'il est mort) et on a droit à la description "poétique" de son corps à terre, les cheveux au vent. Ou encore les Allemands arrivent au Château, l'élite de la garde est là et on a droit à un "la chose se passa", puis d'une réflexion sur l'absurdité de la différence des forces en présence. Et je ne vais pas spoiler plus, mais tout n'est que niaiseries sur les forts contre les faibles, l'humiliation, mais l'honneur conservé contre la tyrannie du mal. Et tout ça dans le style le plus pompeux/prétentieux qui soit, desservant le propos plus qu'il ne le sert.
Oui, on sait tout ça, toute l'horreur qu'il y a dans ce totalitarisme antisémite où tout espoir semble perdu et le combat de la non-résignation des petits peuples, mais... est-ce qu'il était de bon ton d'empiler autant de lieux communs dans un maniérisme aussi ennuyeux et aussi raté ?
Je ne pense pas.
Si vous cherchez du fond et de la bonne prose, passez votre chemin.