Richard Matheson et l'écriture, c'est le plaisir de prendre quelque chose qui nous dépasse pour mieux le ramener à échelle humaine.
L'extinction de l'espèce humaine dans Je suis une légende, le voyage dans le temps avec Le jeune homme, la mort et le temps, et cette fois-ci...bah le titre est suffisamment clair.
À la suite d'une exposition à des vapeurs radioactives, Scott Carey contracte une maladie inédite : il rapetisse de jour en jour. Il doit composer avec une condition qui l'afflige et modifie son rapport à ses proches, son environnement et bien sûr à lui-même.
Une nouvelle fois, le substrat fantastique sert avant tout de toile de fond à un récit introspectif très sombre. De là à considérer la diminution physique de son héros comme une allégorie de sa diminution morale (dépression), il n'y a qu'un pas que l'auteur franchit à pieds joints.
Riche dans sa description psychologique, L'homme qui rétrécit se montre hélas un peu chiche en aventures. C'était sûrement le but (pour rendre les tourments du héros palpables), mais avoir l'impression de stagner finit par entamer la joie de cette lecture.
De plus, sa conclusion m'a semblé un peu paresseuse comme si tout cela n'avait manifestement aucune finalité. Un livre humain certes, mais qui se limite trop dans son approche.