L'Insoutenable Légèreté de l'être par affreuxJojo
J'élève "L'insoutenable légèreté de l'être" au rang de classique. Et en même temps, un certain nombre vont protester : "Comment dire qu'un livre si jeune, qui a presque 30 ans, peut-il avoir ce statut ?"
Alors bien évidement, il n'a pas le même statut que Les Misérables. Cela ne m'empêche pas de le faire. Revenons sur le livre.
Comme le dit Artsenic (http://www.senscritique.com/livre/l-insoutenable-legerete-de-l-etre/6581244478270366/critique/artsenic/), Kundera nous écrit un livre à moitié philosophique et à moitié romanesque. On peut se plaindre ne pas lire simplement soit un traité soit un roman. Et en même temps, pourquoi ne pourrait on pas le faire ? C'est signe marquant d'une époque et d'une culture, qu'on connait assez peu (époque et culture font une paire inséparable).
La plupart des critiques ont apprécié la première partie, qui n'est, je pense, pas représentatif de l'ensemble des 460 pages. Et pourtant, j'ai moi-même du mal à dire ce qui le serait. Serait-ce l'histoire entre Tereza et Tomas ? l'histoire de Thomas et par extension certaines de ces connaissances ? l'histoire de gens qui ne sont pas Kundera et qu'il ne pourra jamais être car l'être humain n'a qu'une vie pour ne faire qu'un choix ? l'exemple du choix entre légèreté et pesanteur ? l'histoire d'un auteur qui a simplement voulu témoigner de ses pensées sans en faire une biographie et sans se compromettre ?
En écrivant cette critique, le titre apparait évident après avoir lu le livre : Kundera nous propose de choisir la légèreté. Il fait le choix intentionnel de cette proposition. Il ne nous laisse pas le choix sur l'interprétation. Nous sommes coincés dans son univers à lui lors du décryptage.
Bien entendu, Kundera ne fait pas que cela. Il nous parle d'autres choses en plus (http://www.senscritique.com/livre/l-insoutenable-legerete-de-l-etre/6581244478270366/critique/-twist-/). Cela crée le livre et c'est ce qui le rend peut-être peu abordable. Nous sommes loin d'un livre où l'histoire ne prend vie qu'à partir de la première lettre et meurt à la dernière.
En somme, un livre difficile à appréhender pour beaucoup et d'une évidence certaine pour quelques uns. Il me laisse un meilleur goût après y avoir un peu réfléchi qu'en le lisant. Perturbant et pourtant simple de lecture.