Un homme d’une quarantaine d’année revient dans sa campagne natale, au milieu de nulle part en Angleterre, à l’occasion d’un enterrement. Mais cela aurait aussi pu être pour autre chose. Cela aurait pu être uniquement en pensée. Cela aurait pu être 10 ans plus tôt ou 10 ans plus tard. Assis sur un banc sans âge au bord d’une petite mare, il soulève le rideau qui occultait des souvenirs enfouis très profondément dans sa mémoire de môme.
Cet été là, celui de ses 6 ou 7 ans, des choses bizarres se déroulent à la ferme de ses parents et alentour. Lorsqu’un homme étrange arrive à la ferme et s’en va précipitamment, la petite voisine, de 3 ans son aînée, prend notre jeune héro sous son aile et l’emmène à la rencontre de créatures magiques dans les forêts environnantes. Dans un monde désormais mystérieusement habité de sorcières et de monstres, les deux jeunes enfants arriveront-ils à vaincre l’être surnaturel qui est venu semer le trouble dans les parages ?
Premier roman de Neil Gaiman que je lis, j’ai avalé ses 200 pages en une journée. Une tristesse lancinante, une aura surnaturelle imprègnent les événements du début à la fin, et on finit avec le coeur très lourd. Ce conte expose comment un gamin arrive à gérer ses traumatismes personnels et familiaux en enfouissant les mauvais souvenirs profondément dans les recoins de sa petite tête, appliquant un filtre magique lui permettant de ne pas observer la réalité de la situation. Cette situation qui est sans doute bien plus moche que toute vision fantasmagorique qu’il pourra imaginer.
L’écriture est nostalgique, tantôt teintée d’épouvante, tantôt d'onirisme. On alterne le bon et le moins bon, avec certains passages dispensables ou “surjoués”. J’ai globalement trouvé ce roman bon, mais il manque quelque chose (difficile de mettre un mot sur “quoi”) pour en faire une vraie réussite.